PassionS (1) : Allegri n’a pas le monopole du Miserere
Durant ce temps du carême, annonciateur de la Passion du Christ, Voix Plurielles explore les musiques de la Passion, épisode de la bible qui a particulièrement inspiré les compositeurs de toutes époques et a donné nombre de chefs d’œuvre de la musique vocale. Cette semaine, le Miserere, texte important de la liturgie catholique pour la Semaine Sainte. A la question : « qui a composé le Miserere? », il est probable qu’Allegri vous vienne d’emblée à l’esprit, tant le compositeur italien est étroitement associé au texte du psaume 51, appelé Miserere selon le premier mot de sa version latine. Mais Gregorio Allegri n’a pas le monopole de la mise en musique de ce texte…. Quoique !
Adam Katzman et Jack O’Flanaghan
Une émission proposée par Anne Soy et Michel Dunand, présentée par Jean-Paul Cléret.
Un ennemi du peuple
Le discret docteur Tomas Stockmann et son frère Peter, maire hâbleur et populiste, ont fondé ensemble un établissement thermal dont le succès assure la prospérité de leur petite île. Tomas, qui ne cautionne pas la gestion qu’en fait son frère, s’est toutefois mis en retrait du projet, n’y assurant plus que la mission de médecin généraliste pour les touristes. Une tâche inintéressante qui va pourtant lui permettre de découvrir un terrible scandale sanitaire. Et l’obliger à entamer un combat contre son propre frère, notable soutenu par les pouvoirs de la finance, de la politique mais aussi par la majorité bêlante des électeurs de l’île… Menace écologique, mensonge politique et manipulation de l’opinion publique : plus d’un siècle après sa première représentation sur scène, Javi Rey revisite la pièce du dramaturge norvégien Henrik Ibsen (1828-1906), dont les problématiques restent d’une actualité totale. Un Ennemi du peuple est un album essentiel. Une histoire prenante doublée d’une surprenante réflexion sur le concept de démocratie.
Auteur : Javi Rey, scénario et dessin
Editeur : Dupuis
50 jours avant Pâques : le dimanche de la quinquagésime
Si le terme « quinqua » vous évoque spontanément la génération des quinquagénaires, l’émission Voix Plurielles revient sur un quinqua plus… liturgique: le terme quinquagésime désigne le dimanche qui précède immédiatement la période du carême. Il tient son nom du nombre de jours qui le séparent de la fête de Pâques: 50 jours. Pour Jean-Sébastien Bach, c’est un jour important dans sa carrière musicale: en guise d’examen d’entrée au poste de Cantor de Leipzig, ce poste qu’il occupera 27 ans jusqu’à sa mort. Il donna à entendre 2 cantates justement consacrées à ce dimanche de la quinquagésime.
Tanger sous la pluie
Le 29 janvier 1912, Henri Matisse se rend à Tanger avec sa femme pour changer d’air. Il vient de perdre son père, il est déprimé, il cherche un nouveau souffle. Le couple s’installe à l’hôtel de la Villa de France, un palace sur les hauteurs de Tanger. Malheureusement alors qu’il ambitionne de peindre la nature marocaine, il pleut sans cesse sur Tanger ; ce qui le contraint à peindre dans sa chambre 35 qui deviendra mythique pour l’histoire de l’art. En désespoir de cause, il demande un modèle. C’est ainsi Zorah, prostituée, qui est convoquée pour poser…
Auteurs : Fabien Grolleau, scénario et Abdel De Bruxelles, dessin
Editeur : Dargaud
L’Italie Baroque, du Nord au Sud
L’Italie du 17ème siècle baroque est le centre musical de l’Europe. Des compositeurs viennent en Italie pour parfaire leur formation ou renouveler leur inspiration auprès des plus grands maîtres vénitiens, toscans, romains ou napolitains. Ceux-ci sont invités par les princes d’Europe et influencent ainsi le goût des cours européennes. Voix Plurielles s’attarde aujourd’hui sur la musique de 3 d’entre eux: Luigi Rossi, originaire de Naples et qui montera à la cour de France en passant par Rome. Cristofaro Caresana, qui fait le chemin inverse: originaire du nord de l’Italie, il s’installe à Naples pour devenir un porte-drapeau de la musique baroque napolitaine. Et avant eux Claudio Monteverdi, co-inventeur avec Peri de l’opéra baroque, avec l’Orfeo.
Louis Aragon, deuxième partie
Une émission proposée par Michèle Curot et Jean Boutry.
Monsieur Le Commandant
Paul-Jean Husson est un écrivain bien né, grand bourgeois, éduqué, instruit, héros de la Première Guerre mondiale (il a même perdu un bras au front), auteur de livres loués par la critique et prisés du public, assez habile pour siéger à la fois à l’Académie française et à l’Académie Goncourt. Son fils lui présente celle qui deviendra sa femme, Ilse : une jeune actrice de cinéma Allemande connue dans son pays sous le nom d’Elsie Berger. Lorsque la guerre éclate, le fils Husson part pour Londres, laissant sa femme au côté de son père. Paul-Jean Husson en tombe éperdument amoureux, mais découvre rapidement que sa belle-fille est juive. Partagé entre son antisémitisme viscéral et cet amour interdit, Husson entreprend alors une invraisemblable virée en compagnie de celle qu’il ne cesse de désirer, à travers la France de l’exode. Pétainiste convaincu, Paul-Jean Husson se livre à travers une lettre de délation qu’il adresse à « Monsieur le Commandant » et démontre que la part la plus vile de l’âme humaine ne trouve de meilleure place où se révéler que dans le genre épistolaire. Terrifiant ! Dès les premières lignes, nous savons de quoi il est question. Les talents combinés du trio d’auteurs tiennent en haleine le lecteur sonné qui redoute une issue dont il a pourtant deviné qu’elle était fatale. Suivez les dérives, de 1932 à 1942, plus sentimentales qu’idéologiques d’un homme qui était tout sauf un sot.
Auteurs : Xavier Bétaucourt, scénario et Etienne Oburie, dessin
Editeur : Philéas
De Rameau à Mondonville : le grand motet français au 18ème siècle
L’un est considéré comme un compositeur majeur du baroque finissant, contemporain de Bach, Haendel et Vivaldi, génial créateur de musiques de scène. L’autre n’a été redécouvert qu’à l’occasion du renouveau de l’interprétation de la musique ancienne. Mais tous deux ont en commun, outre d’être contemporains et acteurs de la scène musicale Versaillaise au temps de Louis XV, d’avoir perpétué la tradition des grands motets, invention française du grand siècle de Louis XIV. Ces 2 musiciens sont Jean-Philippe Rameau et Jean-Joseph Cassanea de Mondonville.
Kristina, la reine-garçon
Kristina, reine de Suède, fascine par sa modernité. Souveraine énigmatique, femme assoiffée de connaissances, fine politicienne, flamboyante et imprévisible, garçonne et féministe bien avant l’heure, elle a bouleversé tout le Nord de l’Europe au milieu du XVIIe siècle ! Le 20 décembre 1650 à Stockholm, Kristina, qui règne déjà sur la Suède depuis le décès de son père quand elle avait 7 ans, est couronnée roi à 24 ans. Kristina, aussi laide que séduisante, plus mâle que ses hommes de guerre, plus politique que ses diplomates, plus érudite que ses savants, fait venir dans son royaume le philosophe français René Descartes afin qu’il lui enseigne le mécanisme des passions qui habitent l’âme et le corps humains. Tiraillée entre le masculin et le féminin, entre foi et savoir, entre la rigueur de Luther et les splendeurs du catholicisme, entre son amour pour une femme, la comtesse Ebba Sparre qui est aussi sa seconde dame de compagnie, et l’État qui exige un héritier, Kristina cherche la vérité, sa vérité. Pour satisfaire à ses aspirations personnelles, elle s’affranchit du carcan austère que lui imposent sa foi et son titre. Elle abdique et s’exile à Rome afin de se consacrer aux arts. Jean-Luc Cornette et Flore Balthazar adaptent la pièce à succès Christine, la reine-garçon du dramaturge Michel Marc Bouchard et nous montrent, à travers un récit souvent violent, toujours passionné, toute la complexité de cette cour de Suède dirigée par ce roi féminin hors du commun.
Auteurs : Jean-Luc Cornette et Flore Baltazar
Editeur : Futuropolis