Dans leur désir de séduire et impressionner leurs contemporains, les compositeurs italiens de la période baroque rivalisent dans l’art de la polyphonie. Loin du traditionnel motet du 16ème siècle écrit le plus souvent à 4 ou 5 voix, ils composent des oeuvres à l’écriture complexe, multipliant les voix : 8, 10, 12, 14 voire 16 parties s’enchevêtrent dans une richesse harmonique foisonnante. A Venise, l’architecture de la basilique Saint Marc avec ses tribunes se faisant face, inspire aux Gabrieli la polychoralité : plusieurs choeurs et/ou ensembles d’instruments se répondent d’une tribune à l’autre, comme une invention avant l’heure de la stéréophonie voire de la quadriphonie !